Chassieu-en-Velin est un nom qui apparait au XIIIème siècle. Mais ce lieu-dit portait un nom dérivé à l’époque romaine : Cassiaco, Chaccioni, Chaciacum, Chaceau…Chassieu dépendait au Moyen-Age de la Seigneurie de Meyzieu, qui possédait 2 paroisses : Meyzieu et Chassieu. Au moment des partages féodaux, Chassieu est passée dans le Dauphiné. Et il faudra attendra 1968 pour que la ville repasse dans le Rhône, sous l’influence de Lyon.
L’église actuelle a été reconstruite et agrandie en 1832. Néanmoins, certains éléments du passé se retrouvent sur la construction, mais plus à l’intérieur. Comme sur les murs intérieurs du vieux clocher où une frise peinte maintenant il y a 300 ans représente un blason répété plusieurs fois, sur une bande noire. Il s’agit d’une litre funéraire placée ici comme le voulait le tradition à la mort du Seigneur du lieu, Claude de Costaing de Pusignan. Ce personnage historique avait pour ancêtre en 1395 François de Costaing, dont le fils Guigues fut coadministrateur civil et archiépiscopal de la cité de Vienne, mais aussi échanson du roi en 1429, c'est-à-dire chargé de verser à boire au roi. C'est grâce aux dons de cette famille que fut permis l'achèvement de la cathédrale de Vienne, notamment la tour nord dont la dernière pierre fut posée en 1533. Les armoiries de la famille apparaissent à plusieurs endroits sur la cathédral (clef de voute, façade...). Comme quoi, la petite histoire (Chassieu) rejoint la grande (Vienne et le roi).
C’est au XIIIème siècle que la première attestation écrite de la présence d’une église sur la colline du Mont Saint-Paul apparait, par un document datant de 1231, qui établit que Gauthier de Chavorlay donne au prieuré de Saint-Priest les revenus d’une terre et d’une vigne « sises près de l’église de Chassieu ». A partir du XIVème siècle auront lieu des visites pastorales citant Chassieu, avec le sceau de l’Archevêque.
L’entrée initiale se trouvait à l’emplacement actuel du clocher. Le sanctuaire était orienté d’est en ouest, mesurait 11 m de long pour 5,65 m de large. Le baptistère à l’intérieur de l’église daterait de cette époque.(voir photo précédente, en-dessous de la litre funéraire).
Les paroisses étaient souvent liées les unes aux autres. Au XVIIème siècle, des écrits affirment que Chassieu était la filleule ou filiale de Décines.
Pour le saint Patron, Saint Galmier vivait vers 660, pauvrement, exerçant le métier de serrurier, nourrissant quelques pauvres et leur donnant, quand il n’avait rien d’autre, ses outils. Une relique du saint était vénérée dans l’église de Chassieu. Mais en 1562, les huguenots l’auraient détruite. Pour les remplacer, le diocèse aurait envoyé les reliques de St Blaise qui serait devenu le patron secondaire de la paroisse (saint ayant vécu en Arménie). St Régis est aussi le 3ème patron de l’église.
Pour terminer, parlons de la nouvelle église de 1832. Autrefois, Chassieu dépendait de Décines. Mais ceci avait un inconvénient financier : l’Etat ne prenait en charge le salaire du prêtre que si la paroisse était indépendante. On parlait alors « d’ église succursale ». Pour cela, il fallait une église digne de ce nom, et non une chapelle. Le changement fut possible en 1831 grâce un don conséquent d’une paroissienne : Marie Payet.
Ci-dessus, on voit la différence et les parties communes entre l’ancienne et la nouvelle église.
L’argent ne faisant pas tout, il fallait que l’état accorde l’indépendance de la paroisse. Cela mettra plusieurs dizaines d’années. Et les paroissiens auront alors une idée lumineuse : adresser un poème à l’impératrice Eugénie, le jour de sa fête, 1852. Avec de la patience, tout se passa comme prévu. Le 5 février 1859, par décret impérial, l’église de Chassieu fut érigée en succursale, et devint donc indépendante. Un ciboire en argent fut offert à l’église, en mémoire de ce jour.
L’église comporte une plate-forme, tout autour de l’édifice (où se trouve la cache). Sur cet emplacement, il y avait jadis un cimetière, qui fut déplacé en 1878.
A noter, pour terminer cette histoire raccourcie, que Chassieu a reçu la visite d’un pape, le 4 octobre 1986, à Eurexpo, en la personne de Jean-Paul II, lors de sa messe devant plus de 300000 personnes, au cours de son séjour dans la capitale des Gaules.
Pas de stylo dans la cache.
Source : Chassieu en Velin - 1990 - Ville de Chassieu