L’arrêt de l’activité du moulin de Plouër se traduit par une dégradation tant du bâtiment lui-même que des éléments associés dont le plus visible est sans conteste la digue de retenue barrant l’embouchure de la petite ria. Depuis 1966, l’activité de plaisance s’est considérablement développée dans le bassin maritime de la Rance. La construction et la mise en fonctionnement du barrage marémoteur, barrant l’embouchure à quelques encablures de Dinard et de Saint Malo, ont fortement contribué à l’essor de cette nouvelle forme d’activité maritime. En effet, les contraintes d’exploitation de l’usine ont totalement modifié les mouvement de la masse d’eau dans la retenue. La remontée du niveau bas à la cote + 7,00 mètre (carte marine) a permis la création d’un plan d’eau permanent, véritable petite mer intérieure où la navigation s’affranchit énormément des contraintes de marée, si présentes sur un littoral où l’amplitude avoisine les 13,00 mètres en marées d’équinoxe. Si les années 70 voient surtout la Rance utilisée comme un plan d’eau d’hivernage, une véritable activité nautique s’y développe petit à petit en lien avec la démocratisation de ce loisir. Face à ce développement et à la demande de plus en plus importante d’anneaux, la commune de Plouër-sur-Rance décide le 18 octobre 1988 de créer un conseil portuaire dont le principal objectif est de porter le projet d’un port de plaisance sur le site de la retenue d’eau de l’ancien moulin à marée. Après 7 mois de travaux du conseil portuaire, monsieur Jérôme WENZ, maire de Plouër-sur-Rance, annonce que l’arrêté de création du port a été transmis à la préfecture pour signature après avis favorable du Conseil Régional de Bretagne.
La construction du port va nécessiter des travaux importants. Tout d’abord, l’ancienne digue de la retenue d’eau du moulin va être confortée, élargie et surtout rehaussée afin de garantir un niveau d’eau suffisant dans l’enceinte du bassin.
Au cours de cette période, le futur bassin à flot va être isolé de la mer. Cette technique permet de procéder plus aisément aux travaux de terrassement nécessaires. La vase, qui s’est accumulée en amont de la digue, va être extraite avant que les engins ne procèdent au nivellement de toute la surface. Cet assèchement est mis à profit pour planter dans le sol les pieux en béton nécessaires à l’amarrage des pontons. Ces derniers sont assemblés à terre ; le choix porte sur des structures en aluminium et bois exotique. Après la phase de pré assemblage et la remise en eau du bassin, les différents modules sont mis à l’eau, fixés aux piliers en béton et, enfin, reliés au quai par des passerelles métalliques. Le chenal d’accès est situé à l’opposé du moulin, à l’extrémité sud de la digue. Le bassin est fermé par un seuil atteignant la cote +6,50 mètres (carte marine) et surmonté d’une porte qui s’abaisse lorsque le niveau de la Rance atteint 8,30 mètres.