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LA LESSIVE
Au XVIIIème siècle et avant, les mères de famille et servantes faisaient la "Lessive" au bord des rus ou des rivières soit sur des pierres inclinées ou de simples planches plates ou rainurées et bien sûr, sans aucun abri au-dessus d’elles.
"Faire la Lessive" par le passé et suivant les lieux se disait "faire la buée" ou "faire la bue". Dès le XIIème siècle la lessive du gros linge s’effectuait une fois par an après les fêtes de Pâques.
Au début du XIXème siècle on parle de grandes lessives ou de grandes buées, celles-ci s’effectuaient au printemps et à l’automne. Après un long et dur travail de préparation et de coulées du linge dans les buanderies, le linge était alors rincé au lavoir.
Les grandes lessives ou grandes buées étaient réalisées alors que les travaux aux champs ne demandaient que peu de temps. Ce qui impliquait que les trousseaux de l’époque étaient conséquents, dans les familles aisées, ils comptaient quelques 70 draps, autant de chemises et des dizaines de torchons et mouchoirs. C’était l’occasion de se retrouver entre voisines et de partager le travail.
Les grandes buées duraient trois jours, généralement appelés "Purgatoire", "Enfer", "Paradis".
Le triage et le trempage avaient lieu lors du "Purgatoire ». Dans un cuvier ou cuveau selon les endroits, le linge était disposé en plusieurs couches puis celui-ci était rempli d’eau froide et ainsi le linge trempait toute la nuit dans de l’eau froide afin que l’essentiel de la "crasse" s’élimine sommairement.
Le jour de "l’Enfer", on vidait l’eau de trempage puis on procédait au coulage en arrosant régulièrement le cuvier avec de l’eau de plus en plus chaude pour finir bouillante. L’eau était bien souvent parfumé avec des plantes aromatiques telles que lavande, thym, laurier. Lors des différentes étapes, la lessive était "touillée" avec un grand pieu de bois. Lors des différentes manipulations, de la vapeur se dégageait du linge d’où l’appellation de cette journée "Enfer".
Le troisième jour, nommé "Paradis", le linge était refroidi puis conduit au lavoir pour y être battu, rincé et essoré. Quand tout ce travail était terminé, le linge était ramené à la maison et pour y être séché. Là il retrouvait sa pureté d’où le nom de "Paradis".
Bien souvent tout le monde se retrouvait autour d’une bonne table préparée par les grands-mères.
Contrairement aux grandes lessives, les petites lessives ou petites buées avaient lieu toutes les semaines et ne concernaient que les vêtements et linges de corps. La lessive était alors rincée au Lavoir.
Les familles aisées faisaient appel aux "Lavandières", des personnes professionnelles qui se rendaient tous les jours au Lavoir.
Avant l’utilisation du savon, la lessive se faisait à l’aide de plantes telles que la saponaire qui contenant des agents chimiques faisait mousser l’eau. Jusqu’à fin XIXème et début XXème siècle, on utilisait également de la cendre de bois qui contenant des sels de potasses servait de détachant. La cendre de chêne et de châtaignier n’était pas utilisée, car la forte teneur en tanin de ces arbres risquait de tacher le linge. Pour faire blanchir le linge, on utilisait également des "boules de bleu outremer", extrait du lapis-lazuli que l’on retrouve encore aujourd’hui sous forme de cristaux de couleur bleu dans les différentes marques de lessive.
La légende dit que faire sa lessive en "lune montante" rendait le linge plus blanc ! Va savoir !
Arrivait alors l’heure du séchage, lorsque le temps le permettait, le linge était directement étendu sur l’herbe, sur des haies environnantes ou pendu sur des cordes, le tout en plein vent afin d’accélérer le séchage.
LES LAVOIRS
Les premiers lavoirs ont vu le jour à la fin du XVIIIème siècle et une loi du 3 février 1851 est votée et offre une subvention spéciale pour la construction d’un lavoir.
LOI RELATIVE A LA CRÉATION D'ÉTABLISSEMENTS MODÈLES DE BAINS ET LAVOIRS PUBLICS.
(22 novembre, 7 décembre 1850 et 3 février 1851.)
Art. 1er. Il est ouvert au ministre de l'agriculture et du commerce, sur l'exercice 1851, un crédit extraordinaire de six cent mille francs (600,000 frs.) pour encourager, dans les communes qui en feront la demande, la création d'établissements modèles pour bains et lavoirs publics gratuits ou à prix réduits.
Art. 2. Les communes qui voudront obtenir une subvention de l'Etat devront :
ü 1° prendre l'engagement de pourvoir, jusqu'à concurrence des deux tiers au moins, au montant de la dépense totale,
ü 2° soumettre préalablement au ministre de l'agriculture et du commerce les plans et devis des établissements qu'elles se proposent de Gréer, ainsi que les tarifs, tant pour les bains que pour les lavoirs.
Le ministre statuera sur les demandes, et déterminera la quotité et la forme de la subvention, après avoir pris l'avis d'une commission gratuite nommée par lui.
Chaque commune ne pourra recevoir de subvention que pour un établissement, et chaque subvention ne pourra excéder vingt mille francs (20,000 frs.)
Art. 3. Les dispositions de la présente loi seront applicables, sur l'avis conforme du conseil municipal, aux bureaux de bienfaisance et autres établissements reconnus comme établissements d'utilité publique qui satisferaient aux conditions énoncées dans les articles précédents.
Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d'une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères.
Le Lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C'est l'endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine ou plus et où l'on échangeait toutes les dernières nouvelles du village voir de la région.
Les coordonnées de la cache se trouvent :
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