Le cimetière Saint-Odilon à Montmagny
Une promenade respectueuse dans le cimetière Saint-Odilon à Montmagny permet de constater rapidement que ce lieu de dernier repos possède un patrimoine exceptionnel. On y remarque les stèles funéraires de Sir Étienne-Paschal Taché (1795-1865), premier ministre du Canada-Est en 1864-1865, d’Amable Bélanger (1846-1919), le fondateur de la fonderie Bélanger à Montmagny et de l’arpenteur et maquettiste de la ville de Québec, Jean-Baptiste Duberger (1767-1821), des personnages qui ont marqué la grande et la petite histoire.
Le cimetière Saint-Odilon est le quatrième cimetière à voir le jour à Montmagny. Le premier avait été aménagé en bordure du fleuve, à Pointe-à-Lacaille, où l’on retrouvait l’église et les premières maisons des premiers habitants. À cause de l’érosion qui gagnait les terres en bordure du cimetière et de l’église, le site a été abandonné. Une nouvelle église a alors été construite en 1770 à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Thomas, avec bien entendu, un nouveau cimetière, qui se trouvait du côté nord. En raison du manque d’espace, on le déménagea en 1871 plus au nord, mais sur un terrain argileux. Il se trouvait dans les environs de l’actuelle piscine municipale Guylaine-Cloutier. Ce cimetière ferma cependant en mars 1925.
En 1902, le curé Odilon Marois acheta avec son propre argent un vaste terrain à l’ouest de la ville pour l’aménagement d’un nouveau cimetière. Ce nouveau site sera agrandi et aménagé à quelques reprises pour lui donner l’aspect d’un cimetière jardin. On lui ajoutera un calvaire en 1923 et un chemin de croix en 1924. C’est le cimetière actuel de Montmagny.
En si peu de mots, on ne peut résumer l’histoire de ce cimetière. Aujourd’hui, des stèles funéraires de grande qualité et un caveau abandonné rappellent la mémoire de personnages oubliés, tels qu’Édouard Lavergne (1840-1896), J.E. Doyer (1882-1930) et J.B. Horace de Lottinville (1852-1920). À la lumière des préoccupations patrimoniales d’aujourd’hui, le cimetière Saint-Odilon à Montmagny gagnerait à être documenté et mieux connu de la population (texte tiré du Journal Le Placoteux, 3 juin 2015, par Yves Hébert).