#04 - Earth caches du Vidourle - La résurgence EarthCache

Introduction à la série
Nous vous proposons ici une série de earth-caches sur les berges du Vidourle. Toutes les caches sont en relation avec le Vidourle sans être directement sur le fleuve. Elles sont basées sur des phénomènes géologiques qui en font sa singularité en France.
Toutes les caches peuvent être faites indépendamment des autres.

Le Vidourle
Vidéo de présentation
Vous pouvez admirer une vidéo du Vidourle vu du ciel faite par l'EPTB Vidourle (Etablissement Public Territorial de Bassin du Vidourle) qui vous montrera certains endroits que nous allons vous faire découvrir.

Vous pouvez déjà constater que certaines parties du Vidourle sont à sec et d'autres en eau quelle que soit la période de l'année.

Situation géographique
Le Vidourle est un fleuve côtier de moins de 100 km de long pour une surface topographique d'environ 1000 km2. Il prend naissance dans la montagne de la Fage depuis plusieurs petites sources. Il dévale les pentes abruptes de la montagne en perdant près de 100 m d'altitude par km pendant une dizaine de km avant d'arriver dans la vallée où il devient beaucoup plus calme.
Entre la montagne de la Fage et Sauve, il s'offre quelques passages souterrains dont le plus long est celui entre St Hippolyte du fort et Sauve où le lit extérieur est à sec toute l'année et ne se remplit que lors d'impressionnantes crues (Vidourlades).
Une partie de son trajet sous terre le mène jusqu'à la source du Lez.
Depuis Sauve et jusqu'à Villetelle, il se trouve dans son lit moyen où il est alimenté par de nombreux affluents.
Ensuite, il se retrouve dans la plaine et les marais méditerranéens. Autrefois, il se perdait dans les marais et les étangs. Il est maintenant canalisé jusqu'à son embouchure entre le Grau du Roi et La Grande Motte.

Les vidourlades


En automne, les températures baissent très rapidement sur les pentes des Cévennes. Sur la plaine méditerranéenne, les températures restent encore bien chaudes et les dépressions qui y apparaissent gagnent de l'altitude et se refroidissent en se bloquant sur les montagnes.
Au contact des dépressions froides en altitude, l'air se sature et se condense, formant des cumulonimbus. Ces derniers libèrent de fortes précipitations qui s'abattent sur les montagnes.

Le Vidourle a un débit assez faible (pouvant descendre à 3m3/s). Il est souvent presque à sec en amont de Sauve (avant d'être rejoint par d'autres rivières) au cours de l'été.
Pendant les épisodes cévenols sur la Fage et les montagnes alentour, il peut monter très rapidement avec des débits pouvant atteindre les 1500m3/s. Le record mesuré le 9 septembre 2002 est de 2650m3/s. Ces phénomènes meurtriers en font un des fleuves les plus dangereux de France.

Les crues les plus importantes du 20ème et 21ème siècles ont été celles de 1907, 1933, 1958 et 2002. Ces crues exceptionnelles détruisent presque tout sur leur passage provoquant des dégâts se chiffrant en millions d'euros.

Pour vous donner une idée de ce que peut donner une montée des eaux du Vidourle, regardez cette vidéo des rues de Quissac.

N'ALLEZ PAS VOUS BALADER DANS LE LIT DU VIDOURLE EN CAS D'ORAGE OU DE PREVISION D'ORAGE.

Situation géologique globale
Au cours de son périple, le Vidourle traverse des paysages géologiques très différents, ce qui en fait un fleuve au caractéristiques hydrauliques complexes.

Le massif de la Fage est principalement cristallin, constitué de calcaire et de dolomies sur sa partie supérieure, de grès, d'argile et de schiste sur sa pente. Ces roches imperméables font du Vidourle un torrent qui n'a pas ou peu d'interaction avec les nappes souterraines.
Dans la partie basse de la montagne, le Vidourle débouche dans un paysage de calcaires jurassiques. Dans cette partie plus perméable, le Vidourle commence à faire des passages sous terre pour ressortir un peu plus loin. Le lit reste cependant régulièrement immergé.
Arrivé dans le plateau sous-cévennique (entre St-Hippolyte-du-Fort et Sauve), le Vidourle trouve un sol massivement calcaire et karstique dans lequel il se perd en faveur d'un réseau souterrain. Le lit supérieur a, lui, creusé des gorges étroites et sinueuses entrecoupées de bassins plus larges quand l'eau a rencontré des zones de calcaire argilo-marneux.
Le secteur du moyen Vidourle est principalement constitué de massifs calcaires allongés et orientés NNE-SSW, d’altitude moyenne entrecoupés de petites dépressions alluvionnaires. Malgré la faible pente, cette partie est sujette à des crues importantes du fait de l'imperméabilité des sols. Après la commune de Lecques, les reliefs deviennent plus doux avec des terrains d’âge oligocène.
Enfin, la dernière partie débouche sur une plaine littorale alluviale qui constitue une zone d’expansion naturelle des crues. La faible pente a provoqué un exhaussement du lit par dépôt d’alluvions.

Poème
Entre les cailloux blancs, l'eau manque au barbillon,
Le Vidourle est à sec dans la saison ardente.
Et, sur ses bords, le bœuf qui creuse un dur sillon
Souffle, le gosier rêche et la langue pendante.

Tout à coup, dans l'air chaud, implacablement lourd,
Un livide nuage, orageux, se déploie :
Dans ses flancs, le tonnerre, en un grondement sourd,
Accompagne l'éclair qui zigzague et flamboie.

Sur la Fage, il pleut torrentiellement,
Le Vidourle gonflé, violent, écumant,
Bat d'un flot furieux sa berge, l'escalade,

Et transforme prairies et vignes en un lac...
Ohé ! gens du pays de Sauve et de Quissac !
Alerte, riverains, voici la Vidourlade !...

        R. FEVRIER

La résurgence
Situation géographique et géologique
Nous avons vu dans la cache numéro 2 de la série que le Vidourle fait partie d’un aquifère karstique important. Nous voici maintenant à la principale sortie d’eau de cet aquifère – côté Vidourle.

Sauve : Source ou résurgence ?


Une source provient des infiltrations d'eau de pluie dans des couches de terrain situées plus haut qui se réunissent en un point bas pour former une sortie d’eau abondante.
Une résurgence est la réapparition en surface d'un cours d'eau qui s'était préalablement perdu à l'intérieur des terres.
Une résurgence ou source Vauclusienne désigne des sources et résurgences pour lesquelles la nappe souterraine se situe bien en dessous de la sortie. L'eau remonte par un conduit vertical afin de trouver sa voie en surface. La plus célèbre de ces sources, qui lui a donné son nom, est celle de Fontaine de Vaucluse, où l'eau remonte un conduit de plus de 300m avant d'arriver à la surface.
A Sauve, bien que l’on ait longtemps cru qu’il s’agissait d’une source vauclusienne, les explorations des plongeurs ont montré qu’il n’en est rien. L’eau provient des pertes du Vidourle, et elle arrive d’en haut et non d’en bas.
Suivant une certaine logique intellectuelle, nous pourrions donc affirmer que l’eau provient de la mer de rochers ! Ou plus exactement, d’un immense réseau souterrain qui termine sa course en passant bien en dessous de la mer des rochers, et sous le village de Sauve, ce qui fut à l’origine de bien des épidémies liées à la mauvaise manie qu’avaient les anciens de jeter leurs déchets dans les avens sans se douter que ceux-ci étaient directement reliés à leur source d’eau potable.

Comment est déterminée la circulation de l'eau sous terre


Un marqueur (colorant synthétique ou naturel sans danger pour l’environnement) est injecté dans l’eau en un point précis. Il faut ensuite attendre que le colorant se manifeste dans les sources, nappes, résurgences que l’on surveille. Le temps du trajet et la concentration du colorant permettront de déterminer la vitesse d’écoulement, l’adjonction d’autres eaux à celle étudiée et mettre en évidence les liaisons entre systèmes hydrauliques.
En juin 1961, le spéléoclub de Montpellier a coloré à la fluorescéine un ruisseau des environs de Pompignan, affluent du Vidourle, avec pour objectif de déterminer le lieu de sa résurgence ; sans aucun doute la célèbre « source de Sauve ». Quatre mois plus tard, le colorant réapparaissait dans la source du Lez, qui alimente en eau la ville de Montpellier. La fluorescéine avait mis 122 jours pour parcourir sous terre 21 kilomètres à vol d’oiseau.

Mais alors d’où vient l’eau de Sauve ?


Des études ont montré que la superficie approximative du bassin d’alimentation de la source de Sauve est d’environ 110 km². Les eaux qui s’écoulent à la source sont un mélange de la recharge diffuse s’effectuant sur le karst et des eaux du Vidourle et de ses affluents ayant pénétré par les différentes pertes situées sur leurs cours d’eau.
La source de Sauve est située à proximité directe du point le plus bas du bassin versant. Elle est la seule source du bassin présentant un aussi fort débit : 1 m3/s en moyenne, et allant jusqu’à dépasser les 10 m3/s en période de crue.

Vidéo d'une crue de la résurgence de Sauve le 30 octobre 2010.
Les habitants des profondeurs


Depuis 1970, la municipalité de Sauve met à disposition du CNRS une galerie souterraine à gauche de la résurgence pour la création d’une réserve. C’est la première et la seule réserve mise en place pour assurer la protection d’espèces aquatiques stygobies endémiques (= qui vivent dans le noir et ne se trouvent qu’ici). Plusieurs nouvelles espèces de crustacés y ont été découvertes et c’est là qu’habite le « Syncaride Bathynella », véritable fossile vivant.
Le lit souterrain du Vidourle, entre Saint Hippolyte et Sauve, est le cours d’eau souterrain qui présente la plus forte biodiversité en France.

Sources
Pour la création de cette série de earth-caches, nous avons utilisé différentes sources dont les principales sont Histoire de Saint-Hippolyte-du-Fort, BRGM, www.vidourle.org, gard.gouv.fr, www.geolales.net, infoterre.brgm.fr, bdlisa.eaufrance.fr, www.nemausensis.com, rapport de prévention des risques d’inondation de Boisseron, Une introduction aux processus sédimentaires – Université de Liège – 2020 et Wikipedia.

Les points d'intérêt
Vous trouverez ici tous les points d'intérêt de cette cache. Vous pouvez rapidement voir à quels points il y a des questions à répondre.
Tous ces points sont aussi dans les points additionnels de la cache.

Nombre	Nom	Position	Questions	Photo
PZ	La résurgence	N43°56.456 E003°56.977	Oui
P01	Vidourle avant la résurgence	N43°56.782 E003°56.788	Non

Introduction to the series
Here we offer a series of earth-caches on the banks of the Vidourle. All the caches are linked to the Vidourle without being directly on the river. They are based on geological phenomena which make it unique in France.
All caches can be made independent of others.

The Vidourle
Video presentation
You can admire a Vidourle video from the sky made by EPTB Vidourle (Public Territorial Establishment of Bassin du Vidourle) which will show you some places that we will show you.

You can already see that some parts of the Vidourle are dry and others in water whatever the time of year.

Geographic location
The Vidourle is a coastal river less than 100 km long with a topographic surface of around 1000 km2. It originates in the mountain of Fage from several small sources. It descends the steep slopes of the mountain, losing almost 100 m of altitude per km for ten km before arriving in the valley where it becomes much calmer.
Between the mountain of Fage and Sauve, there are some underground passages, the longest of which is between St Hippolyte du fort and Sauve where the outside bed is dry all year round and only fills during impressive floods (Vidourlades).
A part of its journey underground leads it to the source of Lez.
From Sauve to Villetelle, it is in its medium bed where it is fed by numerous tributaries.
Then it ends up in the Mediterranean plain and marshes. It used to be lost in marshes and ponds. It is now channeled to its mouth between the Grau du Roi and La Grande Motte.

The vidourlades


In autumn, temperatures drop very quickly on the slopes of the Cévennes. On the Mediterranean plain, temperatures are still hot and the depressions that appear here gain altitude and cool down by freezing on the mountains.
On contact with cold depressions at altitude, the air saturates and condenses, forming cumulonimbus clouds. The latter release heavy precipitation that falls on the mountains.

The Vidourle has a low flow rate (which can go down to 3m3/s). It is often almost dry upstream of Sauve (before being joined by other rivers) during the summer.
During the Cévenols' episodes on the Fage and the surrounding mountains, it can rise very quickly with flow rates of up to 1500 m3/s. The record measured on September 9, 2002 is 2650 m3/s. These deadly phenomena make it one of the most dangerous rivers in France.

The most important floods of the 20th and 21st centuries were those of 1907, 1933, 1958 and 2002. These exceptional floods destroy almost everything in their path causing damage amounting to millions of euros.

To give you an idea of what a rise in the waters of the Vidourle can give, look at this video of the streets of Quissac.

DO NOT GO FOR A WALK IN THE BED OF VIDOURLE IN THE EVENT OF A THUNDERSTORM OR FORECAST THUNDERSTORM.

Global geological situation
During its journey, the Vidourle crosses vastly different geological landscapes, making it a river with complex hydraulic characteristics.

The Fage massif is mainly crystalline, consisting of limestone and dolomites on its upper part, sandstone, clay, and shale on its slope. These impermeable rocks make the Vidourle a torrent that has little or no interaction with the groundwater.
In the lower part of the mountain, the Vidourle leads into a landscape of Jurassic limestones. In this more permeable part, the Vidourle begins to make passages underground to emerge a little further. However, the bed remains regularly submerged.
Arrived in the sub-cevennic plateau (between St-Hippolyte-du-Fort and Sauve), the Vidourle finds a massively limestone and karst soil in which it is lost in favor of an underground network. The upper bed has dug narrow and sinuous gorges interspersed with larger basins when the water encountered areas of clayey-marly limestone.
The medium-drained sector is mainly made up of elongated limestone masses oriented NNE-SSW, of medium altitude interspersed with small alluvial depressions. Despite the slight slope, this part is subject to significant floods due to the impermeability of the soil. After the town of Lecques, the reliefs become softer with land of Oligocene age.
Finally, the last part leads to an alluvial littoral plain which constitutes an area of natural expansion of floods. The slight slope caused the bed to rise by depositing alluvium.

Poem (in French)
Entre les cailloux blancs, l'eau manque au barbillon,
Le Vidourle est à sec dans la saison ardente.
Et, sur ses bords, le boeuf qui creuse un dur sillon
Souffle, le gosier rèche et la langue pendante.

Tout à coup, dans l'air chaud, implacablement lourd,
Un livide nuage, orageux, se déploie :
Dans ses flancs, le tonnerre, en un grondement sourd,
Accompagne l'éclair qui zigzague et flamboie.

Sur la Fage, il pleut torrentiellement,
Le Vidourle gonflé, violent, écumant,
Bat d'un flot furieux sa berge, l'escalade,

Et transforme prairies et vignes en un lac...
Ohé ! gens du pays de Sauve et de Quissac !
Alerte, riverains, voici la Vidourlade !...

        R. FEVRIER

The resurgence
Geographical and geological location
We saw in cache number 2 of the series that the Vidourle is part of an important karst aquifer. We are now at the main water outlet of this aquifer - Vidourle side.

Save: Source or resurgence?


One source is the infiltration of rainwater into higher ground layers that meet at a low point to form an abundant outlet.
A resurgence is the reappearance on the surface of a watercourse that had previously been lost inland.
A resurgence or Vauclusian source designates sources and resurgences for which the groundwater table is located well below the exit. The water rises by a vertical pipe to find its way on the surface. The most famous of these sources, which gave it its name, is that of Fontaine de Vaucluse, where the water rises in a conduit of more than 300m before reaching the surface.
In Sauve, although it was long believed that it was a Vaucluse spring, explorations by divers have shown that it is not. The water comes from the losses of Vidourle, and it comes from above and not from below.
Following a certain intellectual logic, we could therefore say that the water comes from the sea of ​​rocks! Or more exactly, of an immense underground network which ends its course passing well below the sea of ​​rocks, and under the village of Sauve, which was at the origin of many epidemics linked to the bad mania that the elders had to throw their waste in the sinkholes without suspecting that these were directly connected to their source of drinking water.

How is the circulation of water underground determined?


A marker (synthetic or natural dye safe for the environment) is injected into the water at a specific point. We must then wait for the dye to appear in the sources, water tables, resurgences that we are monitoring. The travel time and the concentration of the dye will determine the speed of flow, the addition of other water to that studied and highlight the connections between hydraulic systems.
In June 1961, the Montpellier speleoclub colored with fluorescein a stream in the vicinity of Pompignan, a tributary of the Vidourle, with the aim of determining the place of its resurgence; undoubtedly the famous “source of Sauve”. Four months later, the dye reappeared in the Lez source, which supplies the city of Montpellier with water. It took 122 days for fluorescein to travel 21 kilometers underground as the crow flies.

So where does Sauve water come from?


Studies have shown that the approximate area of ​​the Sauve spring supply basin is approximately 110 km². The waters flowing at the source are a mixture of the diffuse recharge taking place on the karst and the waters of the Vidourle and its tributaries that have entered through the various losses located on their rivers.
The source of Sauve is in direct proximity to the lowest point of the watershed. It is the only source in the basin with such a high flow: 1 m3 / s on average and going up to exceed 10 m3 / s during flooding.

Video of a flood of the Sauve resurgence on October 30, 2010.
The inhabitants of the depths


Since 1970, the municipality of Sauve has provided the CNRS with an underground gallery to the left of the resurgence for the creation of a reserve. It is the first and only reserve set up to ensure the protection of endemic aquatic stygobia species (= which live in the dark and are only found here). Several new species of crustaceans have been discovered there and it is here that the "Syncaride Bathynella", a true living fossil, lives.
The underground bed of the Vidourle, between Saint Hippolyte and Sauve, is the underground waterway with the highest biodiversity in France.

Sources
For the creation of this series of earth-caches, we used different sources, the main ones being Histoire de Saint-Hippolyte-du-Fort, BRGM, www.vidourle.org, gard.gouv.fr, www.geolales.net, infoterre.brgm.fr, bdlisa.eaufrance.fr, www.nemausensis.com, rapport de prévention des risques d’inondation de Boisseron, Une introduction aux processus sédimentaires – Université de Liège – 2020 and Wikipedia.

Points of interest
Here you will find all the points of interest of this cache. You can quickly see where there are questions to be answered.
All these points are also in the additional points of the cache.

Number	Name	Location	Questions	Photo
PZ	Resurgence	N43°56.456 E003°56.977	Yes
P01	Vidourle before the resurgence	N43°56.782 E003°56.788	No