L’Everest, une montagne située dans la chaîne de l’Himalaya, avec ses 8 848 mètres est le toit du monde. C’est aussi un nom mythique dans le domaine de l’alpinisme. Le vaincre, c’est être parmi un cercle restreint, mais... qui s’agrandit inexorablement.
Sa première ascension complète a été menée par une expédition britannique et dont le néo-zélandais Edmund Hillary et le népalais Tensing Norgay sont les deux vainqueurs, le 29 mai 1953.
Même si l’Everest conserve sa part de légende avec des voies difficiles, de l’oxygène rare, la « zone de mort », des tempêtes de neige et des avalanches, il devient de plus en plus « accessible » au commun des mortels. Moyennant 30 000 à 150 000 $ il devient possible de le gravir et de réaliser un rêve sans être un alpiniste chevronné, voire même être un novice. Depuis 1922, plus de 15 000 alpinistes ont tenté de le gravir et près de 6 000 ont réussi son ascension. Plus de 220 n’en sont tout de même pas revenu. Ramené en taux de mortalité saison après saison, celui-ci varie entre 0.6 à 1.4 % Ce chiffre est le plus bas des 14 « 8 000 » de la planète.
Cependant, en mai 2019, 11 candidats à l’ascension sont morts dans ce qui est appelé la « zone de mort ». Une zone qui débute à 7 500 mètres d’altitude caractérisée par un manque cruel d’oxygène qui, pour chaque pas, demande un effort colossal. Les « summitters » sont bien sûr équipés en bouteilles d’oxygène, mais avec la sur-fréquentation des bouchons se forment pour atteindre le sommet. L’attente augmente et les réserves d’oxygène baissent inévitablement avec le mal des montagnes aigu qui se profile et son lot de vertiges, d’œdèmes pulmonaires et cérébraux, sans parler des chutes pour ceux qui, comprenant l’absurdité de la situation, tentent de redescendre en empruntant une arête de 50 cm de large parfois fatale.
Mais l’Everest révèle la morale de certains « pseudo-alpinistes ». En 2006, un dénommé David Sharp, en difficulté pendant l’ascension, est ignoré par une quarantaine de grimpeurs préférant continuer la leur. David Sharp meurt sans avoir été secouru. Cela s’est reproduit en 2012 : certaines « expéditions » passaient à côté de mourants. Jusqu’en 2010, 150 cadavres d’expéditions précédentes parsemaient les pentes de l’Everest. Ils étaient enjambés sans hésitation et sans scrupules par des nouvelles expéditions. Depuis, une campagne « d’enlèvement des cadavres » a eu lieu !
Une autre calamité est régulièrement pointée du doigt : l’abandon des déchets. D’une montagne immaculée, l’Everest est devenu un vil dépotoir qui accueille toutes les immondices laissées par les nobles conquérants. L’éthique est à géométrie variable : la bêtise et la stupidité sont occultées par l’éclat et la grandeur de l’exploit.
Au travers de cette cache, nous vous proposons, tout comme avec Annapurna mon amour, de gravir un modeste monticule qui culmine à 18 mètres d’altitude. Nous joignons quelques photos prises des quatre points cardinaux afin de vous donner une idée, depuis votre canapé, de l’effort à fournir.
Ici point de « zone de mort », de sur-fréquentation et donc de bouchons pour atteindre le sommet, ni de mal des montagnes.
Sur votre route ne manquez pas d'admirer le gardien des lieux : un sphinx !
