Cette cache fait partie de la série SFAM.
Se dressant le long de la frontière entre la France et l'Italie, le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes constituait de 1924 à 1940 la partie sud de la Ligne Maginot et controlait ainsi l'accés à toutes les vallées.
Lors des combats de juin 1940, ces fortifications contribuèrent à stopper les offensives des armées italiennes. Nous avons choisi de vous faire découvrir les principales fortifications, vestiges de ce proche passé.
Sous-secteur de l'Authion
Les Mille Fourches
La construction :
L’ouvrage des Mille-Fourches a été construit à 2045 m d’altitude, sur le site d’une ancienne redoute terrassée Sarde. A l’instar de la Forca voisin de quelques centaines de mètres seulement, il s’agît d’un fort d’infanterie appartenant au dispositif de verrouillage de l'arrière-pays niçois mis au point par Séré de Rivières.
Sa construction s'est étalée de 1887 à novembre1891. La modification de 1932, du programme restreint de 1930, prévoit alors un abri CORF sous le fort des Mille Fourches, avec bloc GFM. Ce projet ne sera jamais mis à exécution, bien que des plans aient été réalisés, et sera finalement rejeté en 1934.
Détails de l’ouvrage :
Tout comme la Forca les abords du fort sont constitués de fossés, eux-mêmes entourés de murailles sur lesquelles une grille en acier barrait l’accès.
L’ensemble du bâtiment est construit de pierres de taille recouvert d’une toiture en béton.
L’entrée principale était protégée, à la fois par un pont-levis et par une caponnière double, le même système défensif se retrouve au nord de l’ouvrage.
L’ensemble du système était défendu au fusil.
Il communiquait avec le fort du Mont-Chauve d’Aspremont, situé à 29km à vol d’oiseau, grâce à un appareil de liaison optique de calibre 30.
Il communiquait aussi avec l’ouvrage de la Forca, à 500m à l’ouest, grâce à un appareil microphone système Ader, ainsi qu’un morse de campagne modèle 1907.
Effectif :
L’ouvrage était occupé par 4 officiers, 5 sous-officiers, 120 hommes de troupe et une infirmerie. Un baraquement défensif extérieur, situé non loin de l’entrée pouvait accueillir une demi-compagnie, soit 5 sous-officiers et 112 hommes.
Après l'assaut du 11 avril 1945
Positionnement, utilisation et postérité :
Situé sur la commune de Breil sur Roya, il interdisait la progression ennemie dans la vallée de la Roya, les crètes secondaires du versant droit de la Maglia, ainsi que la vallée de Bévéra.
Pendant la Première Guerre Mondiale, l’ouvrage sert de base arrière et ne servira pas au combat.
En avril 1945, les Allemands acculés, se retranchent dans le massif de l’Authion. Ils occupent l’abris qui sera visé le 10 par l’artillerie française. Des pièces de 75 et de 155 placées à Peïra-Cava sont envoyées, l’aviation sévit avec des bombes de faible calibre. L’assaut du 11 est raconté par un soldat de la BM11 (Bataillon de Marche) :
(Vers 19h40)
« Le tir des 155 entame une partie de la montagne, des blocs de rocher dévalent sur nous ... Chacun essaie d’éviter l’avalanche de pierres…Je fais envoyer une fusée rouge pour interrompre le tir d’artillerie, nous nous contenterons des mortiers à fumigènes qui coiffent maintenant le sommet de Milles Fourches.
Un obus de l’artillerie a fait une énorme brèche dans la grille, mais à quatre-vingts mètres, la caponnière est intacte…
Un premier porteur de bazooka vient de se coller près de moi… son bazooka est rempli de boue… Il tire trop vite et rate son objectif… Pendant ce temps, un autre bazooka nous rejoint… Bientôt, cinq lance-flammes sont également prêts à entrer en action…
Après avoir pris tout leur temps, les deux bazookas tirent les deux rockets, atteignent la caponnière, immédiatement les lance-flammes font un bond de 20 mètres qui met le fort à portée de leurs feux… Les flammes jaillissent et convergent vers la caponnière qui flambe…
Bientôt, les bazookas et les lance-flammes des autres sections entrent également en action…
Nous en profitons pour installer nos quatre échelles et nous précipiter dans le fossé. Nous grimpons sur le toit du fort… jetant nos grenades à phosphore dans toutes les bouches d’aération.
(A 20h20)
L’air est bientôt irrespirable, la fumée nous aveugle, nous sommes obligés de mettre nos masques… dans le brouillard de l’arrière du Fort, deux bras levés et presque immédiatement deux autres…
Bientôt toute la garnison avec ses officiers, en toussant, s’aligne d’une manière impeccable seulement gênés dans leur garde à vous par des quintes de toux… »
Les 2 jours de bombardement n’ont que très peu affecté le fort, il n’y a guère que la grille défensive qui en a souffert, plusieurs brèches ont été ouvertes.
Il s’agît du premier ouvrage récupéré du massif. Les autres tomberont les jours suivants au prix d’âpres et violents combats.
Après la guerre, l’ouvrage sera fermé et toutes les parties métalliques retirées. Aujourd’hui, à l’instar de son voisin la Forca, il est occupé par des familles de corbeaux.
Pour trouver la géocache soldat vous devrez vous rendre aux coordonnées de départ de la multi en vous munissant d’une lampe UV.
Les coordonnées sont indiquées en 2 parties dans l’abri en tôle. Attention où vous mettez les pieds 😊
Une fois récupérées, utilisez le checkeur pour confirmer votre découverte et récupérer la photo spoiler ainsi que des indications sur le lieu, le signal GPS est quelque peu capricieux à cet endroit !
Pour aller plus loin, voici des photos d'archives des combats de 1945 sur le plateau de l'Authion :
