Rue des Pâquerettes, Cité des Pâquerettes. Appellation bucolique trouvant sans nul doute son origine dans le cadre champêtre où s’est implantée cette sympathique cité il y a une bonne quarantaine d’années. Une prairie d’environ 3 hectares occupait les lieux… et il n’est bien sûr pas de prairies sans pâquerettes ! Et peut-être y paissait une vache nommée Marguerite !
Les permis d’urbanismes ont été octroyés en 1979 pour 26 habitations et en 1980 pour 14 habitations (Source : M.Detiffe, Urbanisme, Gblx). Les premiers habitants s’y sont installés en 1982. Ces permis ont été sollicités par la S.N.T. Société nationale terrienne* dont une vocation fondatrice était de favoriser l’acquisition de petits terrains avec habitation par des ouvriers et autres personnes à revenus limités en vue d’y pratiquer le jardinage et le petit élevage. Les bénéficiaires y trouvaient ainsi un complément de ressources sous forme alimentaire directe, et sans doute aussi une amélioration de leur bien-être au sens large.
De la prairie aux pâquerettes à la cité des Pâquerettes
Les maisons sont de type « jumelé », avec garages accolés séparant les corps de logis, ce qui favorise l’indépendance des familles occupant des terrains contigus. Quasi toutes sont construites selon un modèle unique à deux niveaux. La technique de construction est basée sur l’assemblage de panneaux préfabriqués en béton. Cette réalisation est l’œuvre de la société I.B.B. « Industrialisation Belge du Bâtiment » installée à l’époque dans le zoning de Sauvenière. Cette manière de procéder réduisait considérablement le temps - et les coûts- de la construction. A Grand-Manil et Gembloux, une soixantaine de maisons de la cité de Moha et une quinzaine de la cité « François Bovesse » ont été construites de la même façon dans les années soixante. La société I.B.B. a été reprise par les entreprises De Graeve de Namur en 1987.
Maisons jumelées avec structure en panneaux de béton préfabriqués
La cité des Pâquerettes a acquis une véritable « âme » au fil des ans et il est plaisant de souligner la qualité de l’entretien des abords de chaque maison. Une initiative à relever est l’aménagement d’un potager partagé sur l’espace public en vue de promouvoir la biodiversité et une alimentation saine. Six carrés potagers ont été installés au printemps 2016. Le projet a enthousiasmé le voisinage qui a apporté aide et matériel. D’autres bacs ont été installés en 2018. Sans doute la plupart des habitants des Pâquerettes ignorent-ils l’histoire de la Société Nationale Terrienne, mais toujours est-il que la création d'un potager collectif au coeur de leur quartier est un beau retour aux sources.
Des carrés potagers pour un jardinage collectif
Pas facile de dissimuler une géocache dans ce quartier ouvert et très soigné, et surtout de la dénicher discrètement à l’abri des regards du voisinage. La cache a dès lors été placée en bordure de la cité. Mais que cela n’empêche pas les géocacheurs de descendre au cœur du quartier où les maisons sont autant de pâquerettes dont la blancheur éclate sur le fond vert des jardins.
Pâquerette, « Bellis perennis » de son nom latin, « Eternellement belle » en traduction (très) libre !
Et puis, Pâques, Pâquerettes ! La petite fleur de Pâques. De l’adjectif du vieux français « pasqueret ». Belle occasion pour une géocache pascale !
* Créée en 1935 et promue par François Bovesse, alors ministre de la Justice, la Société nationale de la petite propriété terrienne a pour fondement l'action en faveur des campagnes et l'aide aux travailleurs industriels. Liée au Ministère de l'Agriculture et au Ministère des Finances, elle va encourager l'augmentation des ressources de ces derniers, grâce au jardinage et au petit élevage, et la meilleure utilisation du domaine agricole par les petits cultivateurs. Il s'agit de favoriser l'accès à la propriété individuelle par un système de vente ou de prêt servant à l'implantation de maisons jumelées ou isolées sur un terrain suffisant pour la mise en œuvre de tâches agricoles.
Abandonnant progressivement les objectifs politiques et moraux, la société évoluera ensuite afin de lutter contre l'exode rural et, finalement, de se concentrer après les années 1960 sur la qualité de l'aménagement du territoire en milieu rural. Elle a notamment en charge la mise en œuvre du remembrement des terres agricoles.
La Société nationale de la petite propriété terrienne (rebaptisée Société nationale terrienne en 1970) est vouée à disparaître suite à la régionalisation de la politique de l'agriculture, de l'aménagement du territoire et du logement et à la création de sociétés régionales. Sa liquidation est effective en 1991
Sources :
https://www.gembloux-autrement.be/le-quartier-de-la-gare-histoire-caracteristiques-evolution-et-perspectives/
https://www.gembloux.be/ma-commune/services-communaux/gembloux-nature/les-projets-pcdn/carto-projets/potagers-partages/potager-collectif-de-la-rue-des-paquerettes-1
https://search.arch.be/fr/rechercher-des-archives/resultats/ead/index/eadid/BE-A0525_702394_802168_FRE