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Il était une fois dans la forĂȘt ocĂ©ane, une Ă©toile de mer plus belle que les autres. Elle Ă©tait sans le savoir une fĂ©e dans le vaste ocĂ©an. Elle avait des pouvoirs, mais se contentait de nager doucement parmis ses compagnes et les milliers de coquillages, dans la forĂȘt dâalgues et de rochers. Elle aimait voguer doucement en attendant la marĂ©e montante qui la porterait jusquâaux Ăźles. Personne ne la regardait, personne ne lâaimait.
Le soir elle allait se cacher dans un buisson dâalgues et pleurait amĂšrement de solitude.
Elle se sentait si petite, si infime dans ce vaste océan !
Un matin, un cheval de mer, que lâon nomme aussi hippocampe, se prĂ©senta tout frĂ©tillant :
« Bonjour, petite étoile ! »
Petite étoile ne répondit pas, trop intimidée. Puis, comme elle vit ce petit hippocampe qui la regardait gentiment, elle finit par dire :
« Bonjour cheval de mer, que fais âtu de si bon matin ?
_ Je cherche les fĂ©es et les gĂ©nies de la mer pour mâaider Ă sauver les bateaux en perdition.
_En perdition !? SâĂ©cria Petite Ă©toile inquiĂšte et Ă©tonnĂ©e.
_ Ne sais-tu pas quâils sont nombreux ? Repris notre hippocampe.Ils viennent des mers de Chine et du grand Pacifique, des cĂŽtes dâAfrique et de lâocĂ©an indien. Si nous rĂ©unissons nos forces, nous les ĂȘtres magiques des grandes eaux profondes, nous pourrions en sauver quelques uns.
_Mais comment faire ? Demanda lâĂ©toile de mer. Et puis⊠je ne suis pas une fĂ©e !
_Je tâai vue hier soir voguant vers ton refuge, tu Ă©tais toute aurĂ©olĂ©e de pouvoirs dans un sillon de paillettes dorĂ©es, ce sont des signes qui ne trompent pas, expliqua lâhippocampe sĂ»r de lui. »
Petite Ă©toile le regarda, les yeux pleins de surprise, puis lui dit confiante :
« Ecoute, si ce que tu dis est vrai, je veux bien essayer. Allons chercher les autres fĂ©es et gĂ©nies de lâocĂ©an. »
Elle suivit lâhippocampe Ă travers la forĂȘt ocĂ©ane.
Soudain, il se produisit un terrible phĂ©nomĂšne : une gigantesque tempĂȘte envahit lâocĂ©an. Des vagues Ă©normes se levĂšrent et emportĂšrent avec elles tous les ĂȘtres marins. Petite Ă©toile Ă©tait perdue, emportĂ©e par la grande tempĂȘte. Elle ne savait plus oĂč Ă©tait son nouvel ami, et ne pouvait plus se raccrocher Ă rien.
Les algues étaient arrachées, les rochers étaient renversés. Elle se cru perdue, anéantie, et perdit toute conscience.
Quand elle se rĂ©veilla, elle Ă©tait Ă©talĂ©e sur une immense plage, assoiffĂ©e, dĂ©shydratĂ©e, et elle sentit son cĆur battre au ralenti. Atour dâelle, des milliers dâĂ©toiles de mer et de coquillages Ă©taient dans la mĂȘme situation quâelle, prĂȘts Ă mourir. La mer sâĂ©tait retirĂ©e trĂšs loin, et si elle daignait revenir, les Ă©toiles de mer seraient toutes mortes avant. Petite Ă©toile pensa quâelle allait mourir. Dommage ! Elle qui Ă©tait prĂȘte Ă sauver les bateaux en perdition, elle qui avait peut-ĂȘtre enfin trouvĂ© un ami !
Elle pleura amĂšrement, mais tressaillit en entendant la voix joyeuse dâune petite fille :
« Oh ! Regarde papa, comme elle est belle cette Ă©toile de mer, pleine de paillettes dâor ! Je vais la remettre dans lâeau!
_ Ne vois âtu pas quâelles sont des milliers Ă mourir tes Ă©toiles de mer ? Lui rĂ©pondit son pĂšre. Quelle diffĂ©rence cela fera si tu en sauves une ? »
Sans répondre, la petite fille prit délicatement Petite étoile dans sa main, et couru vers la mer.
Elle la dĂ©posa au bord de lâeau oĂč lâĂ©cume vint doucement caresser notre petite Ă©toile, qui trĂšs vite fut emportĂ©e par une vague lĂ©gĂšre, tiĂšde et parfumĂ©e dâiode revigorante.
Petite Ă©toile se sentit renaĂźtre et fit un signe amical Ă la petite fille qui souriait.
« Regarde, papa ! Cria-t-elle .Pour celle-ci ça fait une différence ! »
Lâenfant joyeuse couru le long du rivage, heureuse dâavoir pu sauver une Ă©toile plus belle que les autres. Elle sâarrĂȘta soudain : « Oh ! Un hippocampe ! Lui aussi je vais le remettre Ă la mer ! »
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