Les méfaits du monoxyde de dihydrogène
The harmful effects of dihydrogen monoxide
En 1990, 3 étudiants d’une université californienne ont lancé un canular mainte fois repris depuis lors. Sous couvert d’une étude scientifique, au demeurant totalement exacte et à grands renforts d’exemples concrets, il s’agissait de mettre en lumière les dangers liés au monoxyde de dihydrogène.
Le monoxyde de dihydrogène, substance redoutable, est également « très connu » sous les noms bien sympathiques d’acide hydroxyque, d’hydroxyde d’hydronium ou encore d’hydrogénol.
Au travers de cette cache, nous vous proposons d’aller constater par vous-même les dégâts et ravages qu’il peut causer sur les pierres de construction.
L’église Saint-Germain-l’Auxerois est une église de confession catholique érigée au cours du XIIIe siècle. Elle a été construite en pierres d’une roche sédimentaire, un calcaire, extraite du sous-sol parisien. La tour, très proche de l’église, n’en fait pas partie car il s’agit du beffroi de la mairie du premier arrondissement de Paris.

In 1990, 3 students from a Californian university launched a hoax that has since been repeated many times. Under the guise of a scientific study - which, by the way, was totally accurate - and with a wealth of concrete examples, the aim was to highlight the dangers related to dihydrogen monoxide.
Dihydrogen monoxide, fearsome substance, is also “widely known” by the friendly names of hydroxy acid, hydronium hydroxide or hydrogenol.
Through this cache, we invite you to see for yourself the damage and destruction it can wreak on building stone.
Saint-Germain-l'Auxerois is a Catholic church built in the 13th century. It was made of stone extracted from the Parisian subsoil. The tower, very close to the church, is not part of it, but is the belfry of the town hall of the first arrondissement of Paris.
Pour valider la cache - Logging requirements
En passant le portail, vous trouverez la statue de Ste-Radegonde sur le pilier droit du porche. Repérez les 4 zones comme sur la photo de gauche ci-dessous et observez attentivement la surface de la roche. Allez ensuite sur la droite de l'enceinte pour aboutir devant un vitrail en ogive. Repérez et observez la zone E comme sur la photo ci-dessous à droite.
Il est préférable de venir par ici le jour et lorsque l’enceinte de l’église est parfaitement accessible par son portail. L’église est ouverte du mardi au dimanche de 10h30 à 19h00.
As you pass through the entrance gate, you'll find the statue of St. Radegund (Ste-Radegonde) on the right-hand pillar of the porch. Find the 4 zones as shown in the picture below on the left, and look carefully at the rock surface. Go to the right of the enclosure and you'll come to a stained-glass window. Find and look at zone E as in the picture below right.
It's best to come this way during the day and when the church grounds are completely accessible through the portal. The church is open Tuesday to Sunday, 10.30 a.m. to 7.00 p.m.

Travail à effectuer
- Quelles dégradations se cachent sous les zones A, B, C, D et E ?
- Une photo de vous, ou d’un objet caractéristique vous appartenant, prise dans les environs immédiats (pas de photo « d’archive » svp) est à joindre soit en commentaire, soit avec vos réponses. Conformément aux directives mises à jour par GC HQ et publiées en juin 2019, des photos peuvent être exigées pour la validation d'une earthcache.
Marquez cette cache « Trouvée » et envoyez-nous vos propositions de réponses soit par l’intermédiaire de notre profil, soit par l’intermédiaire de la messagerie geocaching.com (Message Center). Nous vous contacterons en cas de problème.
Homework
- What degradation lies behind zones A, B, C, D and E?
- A picture of you or something else personnal taken in the immediate aera (no "stock" photos please) is to be attached either as a comment or with your answers. In accordance with updated GC HQ guidelines published in June 2019, photos may be required for validation of an earthcache.
Log this cache "Found it" and send us your answer suggestions either via our profile or via geocaching.com (Message Center). We'll contact you if there's a problem.
Quelques concepts / Few concepts
Dégradation des pierres de construction
Lorsque la roche est extraite pour devenir pierre, le matériau subit un bouleversement important : l’état métastable (variation lente des conditions environnementales) dans lequel elle se trouvait est rompu. La pierre est alors soumise à un milieu en perpétuel changement dont l’amplitude de ses variations peut le rendre très agressif. Et ce phénomène s’est accentué par le rapide développement des polluants.
Le phénomène de dégradation des pierres est principalement gouverné par les conditions climatiques (pluie, froid, soleil, vent, pollution atmosphérique, …), par la morphologie du bâti (sculptures, façades, corniches, balcons, encadrement de fenêtres, …) et l’exposition (faces Nord, Est, Sud, Ouest vis-à-vis des phénomènes météorologiques, parties basses vis-à-vis de l’influence du sol), mais aussi par la nature de la pierre elle-même (composition minéralogique, structure de porosité).
On distingue donc différentes morphologies d’altérations liées aux différents types de conditions environnementales. Et classiquement, ces altérations et dégradations peuvent se regrouper en trois catégories principales : les altérations physiques, qui résultent d’une dissociation des constituants de la pierre mais sans en modifier la composition minéralogique ; les altérations chimiques où les minéraux de la partie superficielle sont transformés par apport ou départ d’éléments ; et les altérations d’origine biologique. La dégradation des pierres sur un bâtiment résulte en général de la combinaison de ces trois processus.
Degradation of building stones
When rock is extracted to become stone, the material undergoes a major upheaval: the metastable state (slow variation of environmental conditions) in which it was is broken. The stone is then subjected to an environment in perpetual change whose amplitude of its variations can make it very aggressive. And this phenomenon is accentuated by the rapid development of pollutants.
The phenomenon of stone degradation is mainly governed by climatic conditions (rain, cold, sun, wind, atmospheric pollution, ...), by the morphology of the building (sculptures, facades, cornices, balconies, window frames, ...) and exposure (North, East, South, West faces with respect to meteorological phenomena, lower parts with respect to the influence of the ground), but also by the nature of the stone itself (mineralogical composition, porosity structure.
We can therefore distinguish different morphologies of alterations related to the different types of environmental conditions. Traditionally, these alterations and degradations can be grouped into three main categories: physical alterations, which result from a dissociation of the constituents of the stone but without modifying its mineralogical composition; chemical alterations where the minerals of the surface part are transformed by contribution or removal of elements; and alterations of biological origin. The degradation of stones on a building is generally the result of the combination of these three processes.
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Le rôle primordial du monoxyde de dihydrogène
La présence du monoxyde de dihydrogène est déterminante dans l’apparition de la plupart des altérations. Le monoxyde de dihydrogène mobilise les sels solubles, gèle, dissout les minéraux, favorise l’implantation et l'activité des organismes vivants, modifie les propriétés mécaniques, etc. Dans une maçonnerie ou dans une oeuvre sculptée, le monoxyde de dihydrogène peut avoir plusieurs origines et engendrer des altérations dans des zones très différentes.
Vous l'avez compris, le monoxyde de dihydrogène n'est autre que l'eau.
The important role of dihydrogen monoxide
The presence of dihydrogen monoxide is a decisive factor in the appearance of most alterations. Dihydrogen monoxide mobilizes soluble salts, freezes and dissolves minerals, promotes the establishment and activity of living organisms, modifies mechanical properties and much more. In masonry or sculpted work, dihydrogen monoxide can have several origins and cause alterations in very different areas.
As you've guessed, dihydrogen monoxide is none other than water.
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Les principales dégradations
Il ne s'agit pas de faire la liste de tous les genres de dégradations dont les pierres de construction peuvent faire l'objet, mais d'en donner les principales, celles qui reviennent le plus souvent. Nous n'allons pas non plus en détailler les mécanismes. Sauf mention contraire, la présence d'eau est toujours nécessaire.
Les fracturation, fissures et fentes (1.) peuvent être provoquées par une surcharge locale trop importante ou par une instabilité de la maçonnerie. Leur apparition et amplification peut aussi être dues par une cristallisation de sels transportées par l'eau ainsi que par le gel et dégel.
L'alvéolisation (2.) correspond à la formation de cavités à la surface de la pierre. Cette dégradation apparaît plus souvent au sein des grès, du sable qui a durci pour faire court.
La dissolution (3.) se caractérise par une texture rugueuse à la surface de la pierre, des pertes de détails sur les sculptures ainsi que par l'apparition de cavités. Cette dégradation est le plus souvent remarquable sur les pierres en roche carbonatée comme les calcaires. Elle peut parfois ressembler à de l'alvéolisation.
La desquammation (4.) se manifeste sous forme d'écaillage superficiel de la surface de la pierre. Concrètement, des plaques se forment sur la façade et, avec le temps, se détachent, laissant tomber des fragments de la pierre.
La subflorescence (5.) se caractérise par des cristaux de sels habituellement blancs, peu adhérents, formés sous la surface de la pierre. Les subflorescences sont généralement cachées. Elles peuvent être mises au jour quand la couche de pierre sus-jacente se détache (par exemple après desquamation).
L'efflorescence (6.) est constituée de sel solubles sous formes d’amas de cristaux habituellement blancs, d’aspect poudreux, aciculaire (en forme d’aiguilles) ou filamenteux, localisés en surface de la pierre.
L'encrassement (7.) est un dépôt très fin de particules exogènes (par ex. poussières, suies) donnant un aspect sale à la surface de la pierre. Un encrassement peut évoluer en croûte noire lorsque son épaisseur et son adhésion s’accroissent. C'est une dégradation qui se développe "mieux" en l'absence d'eau de ruissellement, car dans ce cas les particules ont moins de difficulté à se fixer sur la pierre.
Les croûtes noires (8.). Une croûte est une accumulation de matériaux en une ou plusieurs couches superficielles. Elle peut contenir des dépôts exogènes combinés avec des matériaux dérivés de la pierre. Elle est fréquemment de couleur foncée, mais peut également être de teinte claire. Les croûtes peuvent avoir une épaisseur homogène, auquel cas elles reproduisent fidèlement les contours de la pierre, ou bien avoir une épaisseur irrégulière ce qui perturbe la lecture des détails superficiels.
La croûte noire, ou gris foncé, est généralement fortement adhérente et se développe en milieu urbain, dans des zones protégées de l’impact direct de la pluie ou des ruissellements d’eau. Les croûtes noires sont principalement constituées de particules provenant de l’atmosphère, piégées dans une matrice de gypse.

The most common patterns of degradation
The aim here is not to list all the degradation patterns to which building stone can be subjected, but to highlight the main ones, those that occur most frequently. We won't go into detail about the mechanisms involved. Unless otherwise stated, the presence of water is always required.
Fractures, cracks and splits (1.) can be triggered by excessive local overloading or by masonry instability. Their appearance and development can also be due to the crystallization of salts transported by water, or by freezing and thawing.
Alveolization (2.) corresponds to the formation of cavities on the surface of the stone. This type of degradation is more common in sandstone, where sand has hardened, to cut a long story short.
Dissolution (3.) is characterized by a rough texture on the stone surface, loss of detail in carvings and the appearance of cavities. This degradation is most often noticeable on carbonate rock stones such as limestone. It can sometimes look like alveolization.
Scaling (4.) takes the form of superficial peeling of the stone surface. Specifically, patches form on the facade and, over time, break away, dropping fragments of the stone.
Subflorescence (5.) is characterized by usually white, loosely adhering salt crystals formed beneath the stone's surface. Subflorescences are generally hidden. They may come to light when the overlying layer of stone peels away (for example, after scaling).
Efflorescence (6.) consists of soluble salts in the form of clusters of crystals, usually white, powdery, acicular (needle-shaped) or filamentous, localized on the surface of the stone.
Soiling (7.) is a very fine deposit of exogenous particles (e.g. dust, soot) giving a dirty appearance to the stone surface. Soiling can evolve into a black crust as its thickness and adhesion increase. This type of degradation occurs more easily without run-off water, as it's less difficult for the particles to bind to the stone.
Black crusts (8.). A crust is an accumulation of materials in one or more surface layers. It may contain exogenous deposits combined with stone-derived materials. It is frequently dark in color, but can also be light in shade. Crusts can be of uniform thickness, in which case they faithfully reproduce the contours of the stone, or of irregular thickness, which disturbs the reading of surface details.
Black, or dark gray, crust is generally highly adherent and develops in urban environments, in areas protected from the direct impact of rain or water runoff. Black crusts are mainly made up of particles from the atmosphere, trapped in a gypsum matrix.
Sources :
Glossaire illustré sur les formes d’altération de la pierre
Guide « Altérations de la pierre »
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