Le Conseil National de la Résistance (CNR) fut l'organe clandestin qui dirigea et coordonna durant la seconde guerre mondiale les différents mouvements de la Résistance intérieure française, hostiles au gouvernement de Vichy à partir de mi-1943.
Adopté le 15 mars 1944 après plusieurs mois de négociations, le programme du Conseil National de la Résistance est très empreint de rénovation sociale et poursuit des principes progressistes.
Ce projet de gouvernement est composé d' un " plan d'action immédiate "
dans la perspective de la Libération et de " mesures à appliquer dès la Libération du territoire ". Il intègre notamment des mesures visant à réduire la mainmise des collaborationnistes sur le pays et des dispositions à beaucoup plus long terme comme le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations ou la création de la Sécurité Sociale.
Parmi les modalités appliquées dès la Libération, citons la nationalisation de l'énergie (création d'Électricité de France en 1946), des assurances (AGF en 1945) et des banques (Crédit lyonnais en 1945, Société générale en 1946), la création de la Sécurité Sociale.
Ce programme de mars 1944 constitue encore de nos jours le socle des conquêtes sociales aujourd'hui constamment menacées et méthodiquement démantelées.
Le 8 avril 1946, Marcel Paul ministre communiste de la production industrielle et ancien électricien, propose la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz. Le statut national du personnel des industries électriques et gazière est approuvé par décret le 22 juin. Le statut prévoit l'instauration "d'œuvres sociales gérées exclusivement par le personnel".
Le Conseil Central des Oeuvres Sociales (CCOS), est créé le 14 janvier 1947 ; Marcel Paul, ouvrier électricien puis ministre de 1945 à 1946 est élu président à l'unanimité par le conseil d'administration : vacances pour adultes et enfants, cantines, assurances, les grands secteurs d'activités émergent.
Mais, déjà, les temps changent. La guerre froide scelle définitivement les désaccords idéologiques et les attaques contre le CCOS deviennent légion. Le 10 octobre 1950, un décret réorganise EDF et GDF sur une base régionale. Cette disposition, qui ne sera jamais appliquée, mais servira de bon prétexte à l'éclatement du CCOS qui est dissout le 17 février 1951. Avec l'appui du gouvernement Bidault et du ministre Louvel, s'ouvre alors la gestion patronale des activités sociales. Les directions désignent alors un délégué provisoire chargé de gérer les œuvres sociales.
La reprise de la gestion des activités sociales des gaziers et électriciens par leurs représentants syndicaux n'intervient qu'au 1er janvier 1964. René Le Guen, ingénieur GDF, responsable des cadres CGT des deux
entreprises, devient président du conseil d'administration de la CCAS.
Le Comité de coordination répartit le fonds du 1 % entre les CMCAS et la CCAS, définit la réglementation mutualiste, les règles comptables, élabore des recommandations afin d'améliorer et de maintenir l'égalité de traitement des agents et de leurs familles.
Le réseau issu des œuvres sociales est immédiatement étendu et renforcé. Tout en augmentant ses capacités d'accueil, la CCAS organise des colonies pour les enfants et les premières vacances pour les retraités, rend accessibles les vacances d'hiver aux familles.
En 1970, une première expérience d'intégration d'enfants en situation de handicap est menée dans plusieurs colos. En 2006, près de 800 d'entre eux, enfants et adultes, séjournent dans ses centres de vacances.
Au fil des années et des réalisations de nouveaux centres de vacances, des constructions en dur complètent le réseau des villages de toile, les accueils en gîte contribuent à la diversification des hébergements.
Cet organisme, reconnu, unique en Europe, gère les activités sociales dont les séjours de vacances, les assurances et la restauration d'entreprise des salariés des industries électriques et gazières (IEG), principalement EDF et GDF mais aussi les entreprises locales de distribution de gaz et d'électricité.
La CCAS est "le premier acteur du tourisme social en France" avec aujourd'hui plus de 400.000 personnes qui séjournent chaque année dans l'un de ses centres de vacances.
C'est à l'occasion de ce cinquantième anniversaire de reprise de la gestion par les salariés et à l'occasion d'un séjour passion " Géocaching " qu'est venue l'idée de marquer cet épisode particulièrement important dans la vie des activités sociales des personnels des industries électriques et gazières.
Je tiens à adresser un grand salut à tous ceux qui ont réussi à trouver la petite boîte à l'aide de recherches sur l'historique de la CCAS et sur celui qui en a été son fondateur.