Tourbe
Il se forme dans certains lieux des dépôts de végétaux dont la décomposition fournit un combustible particulier que l'on nomme tourbe, et dont les amas portent le nom de tourbières.
La présence de l'eau est indispensable à la production de ces dépôts ; mais ils ne se forment ni dans les eaux courantes, ni dans les lacs profonds, ni dans les flaques d'eau passagères qui se dessèchent en certains temps.
Il paraît nécessaire pour leur développement que l'eau se renouvelle sans cesse et avec lenteur, et en outre que cette nappe d'eau soit d'une profondeur peu considérable. Les végétaux qui contribuent principalement à la formation de la tourbe consistent en conferves, mousses, cypéracées, joncées, graminées, potamées, alismacées et quelques espèces de dicotyledonées, comme l'airelle des marais (caccinium uliginosum), la caneberge (oxicoccus palustris), la bruyère ordinaire, etc.
De nombreux dépôts tourbeux existent dans le département du Bas-Rhin. A part très-peu d'exceptions, telles que la tourbière du plateau du Champ-du-Feu, ils sont situés dans le fond des vallées de divers ruisseaux et rivières qui affilient au Rhin , ainsi que dans la plaine qu'arrose ce fleuve.
Ils se groupent naturellement par rapport aux cours d'eau à proximité desquels ils forment une bordure ordinairement discontinue.
Voici les vallées et les communes où des tourbières sont connues :
1° Vallée de la Lauter, communes d'Altenstadt et de Lauterbourg.
2° Vallée du Schwarzbach, commune de Dambach (canton de Niederbronn)
.
3° Vallée de la Zinsel, communes de Mertzwiller, de Griesbach et de Gumbrechsthoffen.
4° Vallée de la Moder, communes d'Ingwiller, de Dauendorf, de Schweighausen, de Haguenau, de Kaltenhausen et d'Oberhoffen.
5° Vallons de quelques ruisseaux affluents de la Moder, commune de Weilbruch.
6° Plaine du Rhin, à l'aval de la Moder, dans les communes d'Oberhoffen , de Schirrhein et de Forstfeld ; à l'amont de la Moder, dans les communes de Weyershcim, de Kurtzenhausen, de Gries, de Bischwiller, de Rohrwiller et de Herrlisheim; enfin, entre la Zorn et l'Ill, dans les communes de la Wantzenau, de Reichstett, de Vendenheim et de Hoerdt.
7° Vallée de la Zorn, communes de Neuwiller, de Krautwiller et de Brumath.
8° Plaine de l'Ill, dans la banlieue d'Ostwald ; région occidentale, dans les communes de Blæsheim , d'Innenheim , de Krautergersheim , de Meistratzheim et de Limersheim ; région orientale, dans les communes d'Hilsenheim , de Wittersheim, de Muttersholtz, de Schlestadt, d'Ohnecheim, d'Elsenheim , de Mussig , de Heidolsheim et d'Orschwiller.
9° Vallée de la Bruche, commune de Gresswiller.
10° Vallée de la Mossig, commune de Wasselonne.
11° Plateau du Champ-du-Feu, commune de Belmont; au Hohwald, commune de Breitenbach, on a aussi exploité un peu de tourbe.
Beaucoup de terrains tourbeux sont situés au fond d'anses entaillées dans les terrasses qui bordent les alluvions modernes, ainsi qu'on peut l'observer le long de la Lauter, de la Moder et d'autres rivières.
La tourbe est plus épaisse et occupe un niveau plus élevé au pied de la terrasse qu'à une certaine distance ; son épaisseur diminue graduellement à mesure qu'on s'approche du thalweg de la vallée, et elle devient en même temps plus terreuse ; elle est en général recouverte d'argile et de limon noirâtre sur quelques centimètres d'épaisseur.
L'écorce de bouleau est du nombre des substances végétales qui ont le mieux conservé leur aspect; mais les débris d'arbres enfouis dans la terre, aussi bien que les végétaux herbacés, ne renferment plus d'alcali.
On trouve dans la tourbe des débris d'animaux qui appartiennent en général aux espèces habitant aujourd'hui la contrée; cependant un crâne d'aurochs a été rencontré dans une tourbière près de Bischwiller. La partie inférieure de la tourbe renferme de nombreuses coquilles terrestres.
La tourbe la plus pure du département est celle du Champ-du-Feu qui ne laisse que 3 à 5 p. 100 de cendres ; la plupart des tourbes exploitées donnent à la combustion de 10 à 15p.100 de résidu.
Les substances terreuses s'élèvent même dans les tourbes de la Wantzenau et de Reichstett jusqu'à 25 et 40 p. 100.100 parties en poids de tourbe pure, déduction faite des cendres , donnent, par la calcination en vases clos, de 28 à 35 p. 100, soit en moyenne 32 de charbon.
Au moment de son extraction, la tourbe est imbibée d'eau dans une très-forte proportion, car elle perd de 80 à 86 p. 100 de son poids par une exposition prolongée à l'air; il suffit pour cela d'environ six semaines de temps sec et chaud.
Le poids du stère de tourbe sèche varie, selon la compacité et la proportion de matières terreuses, de 250 à 380 kilogrammes ; il est en moyenne de 320 kilogrammes.
Sur la tourbe exposée à l'air, on voit parfois apparaître, au bout de quelques semaines, une efflorescence blanche qui est du sulfate de chaux, et qui résulte de la décomposition de sulfures renfermés dans ce combustible.
Le pouvoir calorifique de la tourbe sèche est, à poids égal, à peu près le même que celui du bois brut, et, déduction faite des cendres, l'emporte sur le pouvoir de ce dernier combustible qui est moins riche en carbone.
La tourbe, lorsqu'elle ne renferme que peu de cendres, est donc un combustible précieux et trop peu estimé. Elle ne doit être brûlée, comme le bois, qu'à l'état de dessiccation complète.
La tourbe est principalement employée dans le département pour le chauffage domestique; elle sert aussi pour les brasseries, féculeries, séchoirs, tuileries et appareils à vapeur. Pour ne pas perdre la tourbe menue, on a essayé de la mouler sous forme de mottes compactes ; cette opération doit être faite aussitôt qu'elle est extraite , car plus tard on ne peut la mouiller complètement. On l'utilise encore pour l'amendement des terres et comme litière pour le bétail.
La cendre de la tourbe n'a pas encore été employée dans le Bas-Rhin, comme on le fait aux environs de Beauvais et ailleurs, pour amender la terre.
L'emploi de ce combustible à peu près inconnu dans le département en 1825, s'est rapidement développé à partir de 1830; car l'extraction annuelle a atteint en moyenne, de 1838 à 1847, le chiffre de 35000 stères.
Ce chiffre s'est réduit depuis 1848, par suite de l'abaissement du prix du bois.
Vous trouverez plus d’informations … et la réponse aux questions : ici … Description géologique et minéralogique du département du Bas-Rhin
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English version
Peat
It forms in certain places where vegetation decomposition forms a special combustible soil called peat, and where this type of growth is called peat land.
The presence of water is indispensable for the formation of peat, but not in running water, nor in deep lakes and niether in places where rain water dries out after a certain time. It seems necessary that the water is renewed constantly and slowly, as well as shallow dept. The vegetation that contributes mainly forwards peat formation consists of read grave conferves, moss,reeds, grasses, poiames, alismaces and some species of di cotyledons, like the swamp blueberry (caccinium uliginosum), caneberry (oxicoccus palustris), ordinary heather, etc.
Many peat deposits are found in the Bas-Rhin region. Besides few exeptions, for instance the peat land found in the Champ-du-Feu plateau, peat is located on the bottom of valleys of various brooks and rivers that run into the Rhine river, as well as into plains that the river fills.
It’s group naturally compared with the streams near which they form a border usually intermittent.
Here are valleys and municipalities where peat bogs are known :
1 ° Valley of Lauter, municipalities of Altenstadt and Lauterbourg.
2 ° Valley of Schwarzbach, municipality of Dambach (canton of Niederbronn).
3 ° Valley of Zinsel, municipalities of Mertzwiller, Griesbach and Gumbrechsthoffen.
4 ° Valley of Moder, municipalities of Ingwiller, Dauendorf, Schweighausen, Haguenau, Kaltenhausen and Oberhoffen.
5 ° Valleys of some brooks tributaries of Moder, municipality of Weilbruch.
6 ° Plain of the Rhine, in the downstream of Moder, in the municipalities of Oberhoffen, Schirrhein and Forstfeld; in the upstream of Moder, in the municipalities of Weyershcim, Kurtzenhausen, Gries, Bischwiller, Rohrwiller and Herrlisheim; finally, between Zorn and Ill, in the municipalities of Wantzenau, Reichstett, Vendenheim and Hoerdt.
7 ° Valley of Zorn, municipalities of Neuwiller, Krautwiller and Brumath.
8 ° Plain of Ill, in the suburb of Ostwald; western region, in the municipalities of Blæsheim, Innenheim, Krautergersheim, Meistratzheim and Limersheim; oriental region, in the municipalities of Hilsenheim, Wittersheim, Muttersholtz, Schlestadt, Ohnecheim, Elsenheim, Mussig, Heidolsheim and Orschwiller. 9 ° Valley of Bruche, municipality of Gresswiller.
10 ° Valley of Mossig, municipality of Wasselonne.
11 ° Tray(Plateau) of Champ-du-Feu, municipality of Belmont; in Hohwald, municipality of Breitenbach, we also exploited a little peat.
Many peaty grounds are situated at the bottom of handles cut in the terraces which line the modern alluviums, as well as we can observe it along Lauter, along Moder and along other rivers. The peat is more thick and occupies a higher level at the foot of the terrace than to a certain distance; its thickness decreases gradually as we approach the thalweg of the valley, and it becomes at the same time earthier; it is generally covered with clay and with blackish silt on some centimeters in thickness.
The bark of birch is of the number of plant substances which the best kept their aspect; but the fragments of trees buried in the earth, as well as the herbaceous vegetables, contain no more alkali. We find in the peat of the fragments of animals which belong generally to the species living in the part of the country today; however a skull of aurochs was met in a peat bog near Bischwiller.
The bottom of the peat contains numerous ground shells. The purest peat of the department is the one of Champ-du-Feu which leaves only 3-5 p. 100 of the ashes; most of the exploited peats give to the combustion of 10 in 15p.100 of residue.
Earthy substances rise even in peats of Wantzenau and Reichstett until 25 and 40 p. 100.100 parts in weight of pure peat, deduction made some ashes, give, by the calcination in closed vases, from 28 to 35 p. 100, that is on average 32 of the coal.
At the time of its extraction, the peat is soaked with water in a very-strong proportion, because it loses from 80 to 86 p. 100 of its weight by an exhibition extended in the air; it is enough for it about six weeks of dry and hot weather. The weight of the stere of dry peat varies, according to the compactness and the proportion of earthy materials, from 250 to 380 kilograms; he is on average 320 kilogrammes.
On the peat exposed to the air, we sometimes see appearing, at the end of a few weeks, a white rash which is some sulfate of lime, and which results from the decomposition of sulphides contained in this fuel.
The calorific value of the dry peat is, in equal weight, more or less the same as that of the raw wood, and, the deduction made some ashes, takes him on the power of this last fuel which is less rich in carbon. The peat, when it contains only few ashes, thus is a precious and too little estimated fuel. She should not be burned, as the wood, that in the state of complete dehydration.
The peat is mainly used on the department for the domestic heating; she also serves for breweries, féculeries, hairdryers, tileries and steam devices. Not to lose the slim peat, we tried to mold her in the form of compact clods; this operation must be as made soon as it is extracted, because later we cannot wet her completely. He is still used for the amendment of lands and as litter for the cattle. The ash of the peat was not used yet on the Bas-Rhin, as he is made in the neighborhood of Beauvais and somewhere else, to amend the earth.
The ash of the peat was not used on the Bas-Rhin yet, as we make it in the neighborhood of Beauvais and somewhere else, to amend the earth.
The employment of this fuel more or less unknown in the department in 1825, quickly developed from 1830; because the annual extraction averaged, from 1838 till 1847, the figure of 35000 steres. This figure was reduced since 1848, as a result of the reduction in the price of the wood.
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